mardi 22 septembre 2009

Self- estime

Est-ce une mauvaise chose de manquer d'estime de soi?

Je fais partie de ces gens qui n'ont aucune confiance en eux, ni en ce qu'ils font.

Ca se traduit concrètement par une peur de l'échec omniprésente, la certitude que je ne suis rien, et la peur du vide aussi.
Oui, parce qu'au bord d'un ravin, je suis certaine de tomber tellement je me sens gauche et maladroite.
Ce dernier point dénote d'un instinct de survie inversement proportionnel à la confiance en mes capacités d'y parvenir (à survivre).

Depuis bientôt deux mois, j'effectue un stage dans un cabinet d'avocat.

Mon patron est TRES content de moi.
Et comme lorsque j'avais une excellente note à un examen, je pense qu'il se trompe, qu'il confond avec quelqu'un d'autre, qu'il manque d'esprit critique.

Récemment, on m'a fait une réflexion à ce sujet, ce type de pensée est non seulement désagréable vis à vis de moi, mais aussi envers celui qui me donne sa confiance (ou sa bonne note, ou ses compliments).

C'est vrai. Et si je ne m'en rendais pas compte il y a quelques années (la mésestime de soi amène son lot d'égocentrisme), aujourd'hui, si!
Et je dois jongler avec la confiance que je donne moi-même aux jugements des autres, et admettre que cette confiance doit être entière et prendre en compte ce qu'ils disent de gentil à mon sujet.

Je trouve généralement des échappatoires. Je suis une fille gentille, ça cache ma connerie. Les autres ne sont pas idiots, ils se font duper par la salope manipulatrice que je suis (ouais, ça va loin!).

Quand mon patron a accepté de me prendre en stage, je me suis dit que ça ne lui coûtait rien de prendre une stagiaire, et qu'il aurait pris n'importe qui.

Quand mon patron a renouvelé mon stage, comme c'est moi qui lui ai demandé si ça le tentait bien, je me suis dit qu'il était trop gentil pour refuser.

Quand mon patron m'a fait une lettre de recommandation élogieuse pour vanter mes nombreuses qualités professionnelles, je me suis dit qu'il faisait ça à tout le monde, que c'était vraiment aimable et sympathique de sa part, mais que ça ne reflétait en rien la réalité.

Quand il m'a proposé, hier, ce me garder un mois de plus, j'ai bien entendu pris ça pour un besoin de ne pas être alone dans son cabinet, et mieux valait moi que personne.

Quand il m'a dit que, du coup, il rémunérerait ce stage, j'ai bien dû me rendre à l'évidence que, peut être, je ne faisais pas trop de la merde, et que s'il estimait que ça méritait une gratification, c'est que mon travail devait valoir un peu les compliments qu'il en faisait.

Quand, quelques heures après, je lui ai demandé, pour rire (parce que je ne manque pas de culot surtout) si lui n'avait pas besoin d'une juriste ou d'une assistante, et qu'il n'a pas rigolé du tout, mais à pris ma proposition très au sérieux et m'a dit qu'il y réflechissait justement depuis une semaine, là, j'ai bien dû admettre qu'il y avait quelque chose.

La morale de tout ça, c'est que je suis tellement persuadée de faire de la merde que je m'appliqe au maximum, pour tenter de masquer ma prétendue incompétence.
Et visiblement, ça paye.

Si je bénéficiais d'une estime de moi ronflante, saurais-je me remettre en question de la sorte pourme donner au maximum? Je ne sais pas.

Ne pas avoir confiance en moi me fait souffrir, soyons honnête. Ne pas réussir à cohabiter avec soi même, ce n'est pas évident tous les jours.

Mais m'améliorer sur ce point m'inquiète. Et si je m'appreciais et donnait de la valeur à ce que je suis et ce que je fais, serais je capable d'autant d'efforts?

Bref, tout ça pour dire que j'attends la décision de mon patron.
Va t'il choisir de créer un poste rien que pour ma pomme. Va t'il décider de rester comme il est...?

Mais le fait qu'il y pense, je dois dire, ça me fait chaud au coeur. Savoir que je suis compétente, appréciée dans mon travail et mon domaine. Ca a au moins l'avantage de me faire dire que j'ai choisi la bonne voie.

Sinon, rien à voir, mais je rentre dans ma 3° semaine de régime.
J'ai perdu 1 kilo la semaine dernière, j'ai atteints un cap que je n'avais pas vu depuis longtemps, et depuis "l'évenement douloureux", j'ai perdu 6 kilos.
Et ce, sans flancher, sans craquer.

La volonté d'être un corps en bonne santé pour accueillir un bébé qui restera bien attaché me fait tenir.
Je ne sais pas combien de temps encore. Mais je suis plutôt bien partie!

2 commentaires:

Anonymous Solskenn a dit...

Coucou,
cela fait 2-3 fois que je pointe le bout de mon nez sur ton blog et je ma décide à laisser trace de mon passage pour te dire que ce que tu écris, ben j'écrirai la même chose. Que ce soit par rapport au manque de confiance en soi ou à ta fausse couche (au pluriel pour moi).
C'est "amusant" car sur mon lieu de travail je suis aussi en ce moment face à un choix et je me demande si je dois vraiment tenter plus difficile selon les échos qui me reviennent ou si je continue tranquillement sans trop être embêtée par mon manque de confiance. Je passe des heures à y réfléchir ;) Euh, et bien sûr je ne sais toujours pas lol
A bientôt certainement

24 septembre 2009 à 12:26  
Blogger Caroline Therrien a dit...

Moi aussi je me suis reconnue dans tes écrits! J'avoue que se n'est pas facile de vivre avec le doute... Moi je jongle avec des "je suis capable" (j'ai alors l'impression que je peux tout faire, même l'impossible) et 20 minutes plus tard, je me dis que je suis vraiment trop nul (là c'est la dépresse, les bas fond du désespoir!) Je crois qu'en bout de ligne c'est d'accepter se que nous sommes et d'aller de l'avant... Moi j'ai apprit à me connaître et j'ai développé des trucs. Pis ça marche, même si dans certain de mes trucs, il faut aussi que je me dise que le ridicule ne tue pas! Félicitation pour ton travail.

Tu écris vraiment bien, tu n'as jamais pensé écrire quelque chose pour adulte avec les textes de ton blog. Genre roman illustré? Moi j'aurais pleins d'idées!!!


www.therriencaroline.blogspot.com

30 septembre 2009 à 14:33  

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