jeudi 12 novembre 2009

Bien!

Je ne vais pas mieux.
Je ne vais pas moins mal.
Je vais BIEN! Tout simplement.

Je n'ai pas relu les précédents articles, mas il me semble que ma vie a pris un tournant définitif (j'espère).

Quand je regarde en arrière, par exemple, je ne vois plus un parcours chaotique et désastreux.
Je vois le parcours d'une jeune femme qui a dû se battre, et qui a du mérite.
Bien sûr, je préférerais ce parcours sans heurt, sans bosse, mais il est ainsi, et j'ai appris à le prendre tel quel, et à m'en satisfaire. Ne plus regretter, ne plus me flageller de ne pas avoir réussi comme j'aurais voulu. Je suis allée beaucoup (vraiment beaucoup) plus loin que ce que je me croyais capable. Je savoure, c'est tout.

Quand je pense à mon enfance, j'arrive désormais à partitionner ses deux aspects:
- l'horreur, d'un côté, que je regarde avec un recul dégouté, comme une sorte de film, dont je suis le héros, malheureusement, mais un film tout de même, avec toute la froideur et l'éloignement que cela suppose.
- Les bons moments, de l'autre. Je réussi à les entrevoir, ces moments où j'étais une petite fille heureuse. Parce que l'horreur existait, bien sûr, mais je n'en restait pas moins une enfant, qui aimait jouer, rire, qui avait des rêves, qui s'inventait des histoires, qui voulait grandir. Une petite fille en vie, malgré tout. Et pouvoir enfin m'accrocher à ces moments de bonheur, c'est une satisfaction sans borne.

Quand je regarde l'avenir, je le vois avec une relative sérénité. J'avoue ne pas trop penser à l'avenir en ce moment. Enfin, le futur proche, oui, l'année prochaine, les 10 prochains mois.
Mais pas l'avenir au sens large. Je préfère le laisser venir pour le moment.

Je suis rentrée dans une phase de sérénité que je n'avais jamais connu jusqu'alors. S'en est presque angoissant à certains moments, car oui, mes anciens repères sont enterrés. Ca fait du bien, et j'ai commencé à en ébaucher de nouveaux, plus sains, plus solides, plus gratifiants aussi.

Alors je reste moi, une fille un peu survoltée, nerveuse et qui panique pour un rien.
Mais réussir à regarder en arrière, et ne plus y voir que du noir.
Réussir à regarder un peu en avant, et n'entrevoir que du rose.
Et profiter de l'instant, c'est magique.

Je pense avoir franchi une étape. Et j'espère ne jamais revenir en arrière.

vendredi 2 octobre 2009

Tendance obsessionnelle!

Je ne suis pas quelqu'un de tranquille.

Je suis un peu une pile avec des bras, des jambes et une tête.

Avec une tête qui fonctionne 24/24, 7/7, comme le service idéal.

Sauf que dans ma tête, il se passe souvent tout sauf du constructif...

J'imagine que tout le monde (du moins j'espère, car sinon, je suis bonne à interner) a, comme moi, une voix chiante, et une voix qui tente d'être rassurante.

Les miennes occupent souvent le devant de la scène, m'empêchant tout bonnement de réfléchir. Elles discutent, dialoguent, se contredisent en permanence, et je ne sais jamais où donner de la tête.

Ces derniers temps, j'ai eu des décisions à prendre, et beaucoup de questions à me poser.
J'ai dû tenter de m'affirmer devant un supérieur pour récupérer l'argent qu'il m'avait promis.
J'ai dû choisir entre faire un mois de stage supplémentaire (non rémunéré, contrairement à l'accord verbal conclu auparavant), ou arrêter et me consacrer efficacement à une recherche d'emploi.
Après moultes tergiversations, j'ai décidé d'accepter le denier mois de stage, mais à mi-temps, et avec la possibilité de partir à tout moment si boulot il y a.

Et puis, plus grave, plus chiant surtout, il y a cet espoir de grossesse.
Cette envie de retomber enceinte, et si, et quand, et pourquoi?

Et si c'était ce mois si?
Et pourquoi c'est pas tout de suite?
Et quand ce bébé va t'il se pointer?

Avec l'absolue certitude que lorsque je retomberais enceinte.
Que, mettons, je ferais un test, je ne croirais pas au résultat.

Alors, j'irais faire une prise de sang, et le taux ne me rassurera pas, il sera trop bas (haa, mais en fait,je suis pas enceinte...) ou trop haut (Haaa, je porte un monstre à 3 têtes).

Et passée la satisfaction d'être enceinte, je me demanderais si cette douleur est normale? Si cette absence de symptôme n'est pas mauvaise signe?
Je craindrais une grossesse extra-utérine, ou un oeuf clair...

Et quand j'irais faire une échoraphie, qui prouvera que l'embryon est à la bonne place, qu'il ne risquera pas de me tuer dans d'atroces souffrances, j'aurais peur qu'il disparaisse...

Et quand les 3 mois seront passés, j'aurais peur de quoi, encore???

J'ai très envie d'attendre la vie.
Mais ce que j'aimerais bien, quand je saurais que je suis enceinte, c'est dormir. Dormir telle la marmotte, pendant 3 mois, et me réveiller en sachant que tout va bien.

Je suis une angoissée chronique, mais en général, j'arrive à me calmer:
- Non, cet avion n'a aucun risque de s'écraser, relax max!
- Non, Mouflette ne va pas devenir héroïnomane si elle mange tout le paquet de fraises Tagada
- Non, elle ne risque pas de devenir clocharde parce qu'elle n'arrive pas à écrire "Aimer" avec un seul "m"
- Etc, etc...

Sauf que là, non, le traumatisme de la fausse couche est encore trop présent sans doute. La peur de souffrir à nouveau. La peur de ne jamais être maman que de Mouflette. L'impatience de retomber enceinte, mais la peur aussi, viscérale, irrationnelle et incontrôlable.

Tout ça me fatigue...
J'aimerais m'endormir, me faire enlever un bout de cerveau, celui qui carbure au RedBull non-stop, et me réveiller, sereine, calme, en ne m'attendant jamais au pire, mais en laissant la vie venir comme elle est... Cruelle parfois, mais tellement belle, la plupart du temps.

Profiter, profiter, et arrêter de me torturer...

mardi 22 septembre 2009

Self- estime

Est-ce une mauvaise chose de manquer d'estime de soi?

Je fais partie de ces gens qui n'ont aucune confiance en eux, ni en ce qu'ils font.

Ca se traduit concrètement par une peur de l'échec omniprésente, la certitude que je ne suis rien, et la peur du vide aussi.
Oui, parce qu'au bord d'un ravin, je suis certaine de tomber tellement je me sens gauche et maladroite.
Ce dernier point dénote d'un instinct de survie inversement proportionnel à la confiance en mes capacités d'y parvenir (à survivre).

Depuis bientôt deux mois, j'effectue un stage dans un cabinet d'avocat.

Mon patron est TRES content de moi.
Et comme lorsque j'avais une excellente note à un examen, je pense qu'il se trompe, qu'il confond avec quelqu'un d'autre, qu'il manque d'esprit critique.

Récemment, on m'a fait une réflexion à ce sujet, ce type de pensée est non seulement désagréable vis à vis de moi, mais aussi envers celui qui me donne sa confiance (ou sa bonne note, ou ses compliments).

C'est vrai. Et si je ne m'en rendais pas compte il y a quelques années (la mésestime de soi amène son lot d'égocentrisme), aujourd'hui, si!
Et je dois jongler avec la confiance que je donne moi-même aux jugements des autres, et admettre que cette confiance doit être entière et prendre en compte ce qu'ils disent de gentil à mon sujet.

Je trouve généralement des échappatoires. Je suis une fille gentille, ça cache ma connerie. Les autres ne sont pas idiots, ils se font duper par la salope manipulatrice que je suis (ouais, ça va loin!).

Quand mon patron a accepté de me prendre en stage, je me suis dit que ça ne lui coûtait rien de prendre une stagiaire, et qu'il aurait pris n'importe qui.

Quand mon patron a renouvelé mon stage, comme c'est moi qui lui ai demandé si ça le tentait bien, je me suis dit qu'il était trop gentil pour refuser.

Quand mon patron m'a fait une lettre de recommandation élogieuse pour vanter mes nombreuses qualités professionnelles, je me suis dit qu'il faisait ça à tout le monde, que c'était vraiment aimable et sympathique de sa part, mais que ça ne reflétait en rien la réalité.

Quand il m'a proposé, hier, ce me garder un mois de plus, j'ai bien entendu pris ça pour un besoin de ne pas être alone dans son cabinet, et mieux valait moi que personne.

Quand il m'a dit que, du coup, il rémunérerait ce stage, j'ai bien dû me rendre à l'évidence que, peut être, je ne faisais pas trop de la merde, et que s'il estimait que ça méritait une gratification, c'est que mon travail devait valoir un peu les compliments qu'il en faisait.

Quand, quelques heures après, je lui ai demandé, pour rire (parce que je ne manque pas de culot surtout) si lui n'avait pas besoin d'une juriste ou d'une assistante, et qu'il n'a pas rigolé du tout, mais à pris ma proposition très au sérieux et m'a dit qu'il y réflechissait justement depuis une semaine, là, j'ai bien dû admettre qu'il y avait quelque chose.

La morale de tout ça, c'est que je suis tellement persuadée de faire de la merde que je m'appliqe au maximum, pour tenter de masquer ma prétendue incompétence.
Et visiblement, ça paye.

Si je bénéficiais d'une estime de moi ronflante, saurais-je me remettre en question de la sorte pourme donner au maximum? Je ne sais pas.

Ne pas avoir confiance en moi me fait souffrir, soyons honnête. Ne pas réussir à cohabiter avec soi même, ce n'est pas évident tous les jours.

Mais m'améliorer sur ce point m'inquiète. Et si je m'appreciais et donnait de la valeur à ce que je suis et ce que je fais, serais je capable d'autant d'efforts?

Bref, tout ça pour dire que j'attends la décision de mon patron.
Va t'il choisir de créer un poste rien que pour ma pomme. Va t'il décider de rester comme il est...?

Mais le fait qu'il y pense, je dois dire, ça me fait chaud au coeur. Savoir que je suis compétente, appréciée dans mon travail et mon domaine. Ca a au moins l'avantage de me faire dire que j'ai choisi la bonne voie.

Sinon, rien à voir, mais je rentre dans ma 3° semaine de régime.
J'ai perdu 1 kilo la semaine dernière, j'ai atteints un cap que je n'avais pas vu depuis longtemps, et depuis "l'évenement douloureux", j'ai perdu 6 kilos.
Et ce, sans flancher, sans craquer.

La volonté d'être un corps en bonne santé pour accueillir un bébé qui restera bien attaché me fait tenir.
Je ne sais pas combien de temps encore. Mais je suis plutôt bien partie!

dimanche 13 septembre 2009

En vrac...

J'ai eu mon Rez De Chaussée, moi aussi, il y a 10 jours déjà.
Et l'espoir est de nouveau là. L'angoisse aussi...

Le besoin de sentir à nouveau un être s'épanouir en soi...
Et la panique que provoque l'idée qu'il s'y éteigne à nouveau.

Je veux un enfant.
Je veux donner un petit frère ou une petite soeur à ma fille.
Je veux donner le ciment qu'est la naissance d'un bébé à notre couple.
Je veux offrir la vie à nouveau. Voir grandir un petit être, le voir devenir quelqu'un, tenter de l'aider dans cette voie, l'imaginer plus tard, le chérir, l'aimer...

La nature a décidé de ne pas nous faire ce cadeau, ni à moi, ni à mon mari, ni à ma fille. J'en veux à la nature, de nous avoir donné l'espoir sans le concrétiser...

Je m'en veux aussi, encore...

Mais j'ai l'espoir que la vie se rattrape enfin.
Même si je sais que la vie n'y est pour rien...

J'avais cette impression idiote d'être immunisée... Comme si toute la souffrance et les horreurs vécues dans mon enfance devaient être compensées par une vie d'adulte heureuse et sans heurt.

Cet accident m'a fait prendre conscience que je ne suis à l'abri de rien. L'enfer passé est juste là, derrière moi... Ca n'empêche pas des drames de se produire à l'avenir.
C'est douloureux.

On se construit avec une idée, et un jour, ça s'écroule.

Je ne souffre plus de "l'événement" en soi. Je souffre aujourd'hui des conséquences qu'il a eu dans ma tête.
J'espère que rapidement, je retomberais enceinte, et que cette fois-ci, la grossesse se passera bien. Ainsi, je pourrais balayer ces idées noires, et croire à nouveau que la vie m'est acquise, le bonheur aussi.
Même si ce n'est pas vrai.
Avoir conscience du danger n'empêche pas le pire de se produire. Autant vivre dans l'insouciance...


Dans un tout autre registre, j'ai réussi ma première semaine de "régime"...
Ou "Rééducation alimentaire", comme je préfère l'appeler.

Depuis 7 jours, sans que je sache vraiment comment ni pourquoi, je trouve la volonté de me nourrir correctement.
Des bonnes choses, des légumes, des fruits, des bons petits plats que je prépare consciencieusement tous les soirs.
Je fais des gâteaux aussi, des madeleines, des muffins, des sablés, et j'arrive à ne pas tous me les boulotter, mais rester raisonnable, n'en manger qu'un ou deux, partagés avec mon mari, autour d'un thé.

En une semaine, j'ai perdu 3 kilos.

Le but caché, c'est de devenir un hôte acceptable pour un futur bébé, un abri confortable, rempli de bonnes vitamines, qui ne fléchira pas sous le poids grandissant que suppose la grossesse.

Vu la masse qu'il reste à perdre (38 kgs, tout de même!), 3 kilos, ce n'est rien.
Mais c'est un début.

La première journée a été un succès, après plus de 500 "premières journées" dans ma vie.
La première semaine et un succès, après près de 50 "premières semaines"

J'espère que le premier mois sera un succès... Après 5 "premiers mois"... Et m'approcher enfin d'une victoire sur le temps.

Ma motivation est saine, j'y crois!

lundi 17 août 2009

Faich!

Je suis un monstre, c'est officiel...

J'ai passé un bon week end, chez ma mère, avec mon mari et ma Mouflette. et un cousin très chouette. J'ai vu des amis, j'ai rigolé, j'ai tout oublié l'espace de quelques heures.
La vie reprend le dessus, l'espoir renaît, le désir se confirme. Bref, tout recommençait à aller à peu près bien.

Jusqu'à ce mail...

J'ai une grande famille. Je n'en connais que quelques membres, ma mère, mon oncle, sa femme et mes deux cousins. Je les aime très fort.

J'ai 4 autres oncles que je connais à peine. et une ribambelle de cousins, idem.

J'ai renoué le contact avec l'une d'entre elle récemment, on s'est vu, c'était sympa. Comme lorsqu'on rencontre quelqu'un que l'on a pas vu depuis très longtemps, et qu'on n'a jamais vraiment connu.
Elle se marie l'année prochaine, ça me ravit pour elle.

On entretient une correspondance par mail, on se raconte un peu nos vies dans les grandes lignes.
Le dernier, je lui ai envoyé très en retard, et pour cause, j'avais de mauvaises nouvelles.

Elle vient de me répondre. Elle est désolée pour moi.
Et enchaîne sur le fait qu'elle est enceinte, et qu'elle a aussi eu des pertes de sang.

L'espace de quelques millièmes de seconde, j'ai espéré qu'elle avait connu le même sort que moi.

Je suis un monstre...

En fait, elle va bien. Le bébé aussi. Elle est enceinte de 7 semaines.
J'en étais à presque 9 quand tout s'est arrêté.
Je devrais être à 11 semaines aujourd'hui, être comblée, heureuse, et faire la joie de mon mari et de ma fille.

Au lieu de ça, je suis vide, et j'en viens à en vouloir aux gens de m'annoncer qu'ils attendent un bébé, et que tout va bien. J'en viens à presque espérer que ça leur arrive aussi.

Je m'en veux, évidement.
Et dans le fond, j'espère que sa grossesse se passera bien.
J'imagine qu'elle m'a parlé de ça pour que je la rassure, ou parce qu'après avoir vécu une fausse couche, je suis plus à même que n'importe qui de comprendre l'angoisse que des saignements peut provoquer.

Je suis très jalouse d'elle. Je suis jalouse aussi de la femme de mon cousin espagnol (pas un vrai cousin, mais c'est très compliqué) qui est tombée enceinte une semaine avant moi. Je suis jalouse de n'importe quelle femme enceinte croisée dans la rue.

D'un autre côté, voir que des grossesses se passent bien, ça me rassure.
Et surtout, je suis vraiment ravie pour ces personnes. J'imagine leur joie. Ca me tord le coeur, mais ça me rend heureuse aussi, pour eux.
Imaginer qu'elles puissent perdre leur bébé, elles aussi, et vivre une telle tristesse, ça me donne envie de pleurer rien que d'y penser.

Il n'empêche, j'ai eu cette idée furtive. J'ai ressenti cette jalousie me pincer si fort que ça en a été physiquement douloureux. Et je sais que je ne suis pas à ranger dans la catégorie des gens biens.

vendredi 14 août 2009

Accords

J'ai remarqué un truc complètement con dernièrement.

Je ne sais pas si ça peut vraiment m'aider, mais c'est un constat qui m'a frappé hier dans ma voiture.

J'aime bien conduire dans ma voiture, quand j'y suis toute seule ou avec Mouflette (Je n'aime plus conduire à côté de mon mari ou qui que ce soit d'autre), je mets la radio à fond quand la chanson me plaît. Et je me sens vivante...
Et j'ai plus faim...

De deux choses l'une. Soit écouter de la musique me nourrit. Soit je mange pour me sentir vivante.

Bref, je ne sais pas si c'est la solution miracle, mais ça me paraît plus sain que les sachets protéinés (que j'ai fichu à la poubelle, ils étaient périmés de toute façon).
Et au pire, à défaut de maigrir, ça me mettra de bonne humeur.


jeudi 13 août 2009

Up and down...

Des bas des haut
Il y en a partout
Mais des bas
Il y en a surtout...

(Référence cinématographique inside)


J'en ai un peu marre, j'ai remarqué quelques trucs désagréables, et ça m'agace profondément...

Mon mari s'est fait volé son vélo il y a quelques semaines.
Ok, c'est pas cool, il ne peut plus aller au boulot en bicyclette, quel dommage.

On a perdu un bébé aussi.
Ok, y'a pas mort d'homme (tout dépend ce qu'on entend par "homme"), on s'en remet peu à peu.
Moi moins facilement que lui, mais j'ai subi plus de dommages collatéraux aussi.

Ce que d'aucun ont l'air d'oublier.

Mii explique à des gens qu'il s'est fait volé son vélo.
Florilège des réactions:
"Oh la la! Mais c'est vraiment pas de chance!!"
"Oh mon pauvre, j'espère que l'assurance te le rembourse!"
"Et ça s'est passé dans votre immeuble? Mon dieu, quelle horeur..."

Quand j'ai annoncé ma fausse couche, les réactions ont été les suivantes:
"Ha! Mais c'est pas grave tu sais!"
"Valait mieux que ça arrive..."
"Vous en ferez d'autres!!"

Mes conclusions:
Mieux vaut perdre un vélo qu'un bébé si on veut s'attirer la compassion sociale.
Et visiblement, perdre un vélo est beaucoup plus douloureux et ennuyeux dans l'esprit général que de perdre un bébé.


Ces attitudes se veulent sans doute rassurantes, ou optimistes, ou que sais je encore.
Personnellement, ça me fait l'effet inverse. A chaque fois que j'entends un "c'est pas grave!" ou "Valait mieux que ça se passe ainsi", j'ai envie d'étrangler la personne qui prononce ces mots après lui avoir demandé combien de fois elle a vécu ça pour se permettre de juger...

Je préférerais que les gens ferment leurs gueules, et qu'ils nous laissent exprimer notre mieux-être s'il y a lieu.

J'ai juste envie de leur hurler de me laisser être malheureuse tant que ça me chante. Je ne viens pas crier mon chagrin sous leur fenêtre, qu'ils ne viennent pas exprimer leur avis sous la mienne.

Merde, 12 jours... Je ne suis pas certaine qu'un deuil prenne si peu de temps.